Wednesday 27 February 2008

Les Volontaires en Developpement arrivent...

Hier nous avons eu le plaisir d’accueillir Catherine à Bobo. Elle s’occupe du programme de volontariats courts termes d’ISF. Au programme : séance de préparation des stages court terme de nos volontaires en développement. Ils arrivent en Mai et repartent en Août. Ils sont placés chacun séparément dans des structures d’accueil qui expriment leur intérêt pour un partenariat sur 4 mois. Ils seront disséminés à travers tout le Burkina.

Il s’agissait hier de discuter des opportunités, et de voir comment chacune de nos idées pouvait répondre aux attentes d’ISF de la part d’un stage court terme. Impact, contribution aux partenaires et à la stratégie de secteur d’un coté, apprentissage et développement personnel d’un autre. C’était très motivant d’entendre le niveau d’intérêt et de mobilisation dans l’équipe entière. Le travail de Cat est impressionnant de structuration – les volontaires vont vraiment avoir une expérience qui leur permettra de développer leur esprit critique par rapport au développement, et de contribuer au travail d’une organisation locale.

De notre coté, on est très impatients de recevoir les volontaires. Ca nous permettra de nous rafraîchir l’esprit par rapport a notre placement, à notre engagement dans l’apprentissage continu. C’est aussi une bonne occasion d’accomplir plus dans notre travail qu’il n’est possible de faire seul !

Alanna et moi avons crée deux petites vidéos pour leur dire bonjour…

A bientôt volontaires !!!

Boris

Tuesday 19 February 2008

Le maraîchage au coeur du développement!

texte de simon


Des semences, de la bonne terre, un arrosage quotidien… Que faut-il de plus pour faire pousser des légumes?

C’est ce que je croyais, il y a six mois, quand je suis arrivé au sein de la cellule agro économique de mon ONG (Organisation Non Gouvernementale) partenaire. La cellule suit plus de 400 producteurs dans leurs productions maraîchères et céréalières à travers le conseil de gestion à l’exploitation agricole. Ce conseil est une aide à la décision, un outil d’analyse de la rentabilité économique par le producteur lui-même. Il est donc amené à prendre des décisions plus éclairées en vue d’améliorer la situation de son exploitation. Sept conseillers accompagnent donc chaque producteur pour que ceux-ci comprennent mieux les dépenses, les revenus et les aspects techniques de leur production.

J’ai pu comprendre rapidement que le maraîchage requiert plus qu’un coup de pelle! Des moyens pour investir, un savoir et beaucoup de travail sont nécessaires! D’abord, il faut avoir accès à un point d’eau, ce qui est plutôt rare ici dans la partie nord du Burkina. Certains ont un ou deux puits, d’autre un bassin d’eau alors que quelques groupes ont bénéficié de projets d’envergure permettant la construction de barrage retenant l’eau de pluie. Par la suite, des années sont nécessaires avant que se construise le savoir nécessaire à la culture de plants de qualité à bons rendements. Les maraîchers doivent trouver l’apport en eau et la quantité d’engrais optimale par rapport au type de sol de leur région. Ils doivent trouver des semences de qualité, permettant une bonne levée des plants. Ils doivent maîtriser la confection des pépinières et les traitements en cas de maladies. Ils doivent toute l’année faire le compost nécessaire à l’engrais organique. Seulement les mieux organisés peuvent irriguer avec une pompe, la plupart devant y aller arrosoirs par arrosoirs, sur plus de 500m2! Le nord du Burkina Faso produit beaucoup de pommes de terre et d’oignon. On y trouve également du chou, de la tomate, de l’aubergine, de la carotte, de l’ail, du piment.

Et ça c’est seulement la production! La réussite ou l’échec d’une saison maraîchère s’observe davantage à la vente. Il faut trouver un acheteur pour ses produits, l’éloignement des grands axes routiers rendant souvent l’opération très compliquée. Imaginez-vous en avril : il fait 45 degré celsius, pas d’électricité pour réfrigérer, à plus de 25 kilomètres d’une route de terre praticable pour les gros camions et vous avez 100kg de tomates à vendre. Que faites-vous? De plus, les besoins en argent pressant des producteurs rendent de plus l’organisation en groupe difficile, chacun essayant de vendre le plus rapidement possible. Si tout se passe bien, le maraîcher moyen pourra sortir de ce trois mois de travail avec 200$ en poche. Il pourra, si les puits ou les réservoirs n’ont pas taris, répété à nouveau l’exercice.

Le jeu en vaut par contre la chandelle. Les revenus générés permettent à la famille d’envoyer les enfants à l’école, de payer les frais de santé, les habits et même d’ouvrir un compte dans une caisse d’épargne et de crédit. Ils permettent aux hommes de rester au village au lieu d’aller « chasser » l’or ou le travail en ville. Les femmes peuvent aussi pratiquer cette activité génératrice de revenu, lui permettant de participer aux dépenses de la famille et ainsi augmenter son statut. Le regroupement de producteurs autour d’un site permet aussi d’augmenter la cohésion sociale et le partage des connaissances. Dans le cas du Conseil de Gestion que nous faisons, les producteurs viennent également à occuper des postes de leaders dans leur communauté, étant donné qu’ils ont acquis des compétences de gestionnaires sur leur exploitation. Ils peuvent ainsi devenir trésorier d’un groupement, président d’une association de jeunes, responsable des recouvrements de crédit et autres. Écoutons deux producteurs qui témoignent de l’impact qu’a eu le maraîchage et le Conseil de Gestion dans leur vie :

« Le Conseil de Gestion a résolu tous mes problèmes. Avant de me lancer dans une activité, j’évalue à l’avance ce qu’elle me rapportera, si bien qu’aujourd’hui je constate que mon budget a augmenté et je m’occupe bien de l’alimentation de ma famille. J’ai pu scolariser deux enfants car j’ai compris l’importance de l’école. Toute ma famille se porte bien. J’ai pu acheter une charrette ».

Pour un autre, l’impact est différent : « Avant mon adhésion (au Conseil de Gestion) je gérais mal mon grenier si bien que souvent la famine frappait ma famille. Maintenant nous mangeons très bien toute l’année. Et avec l’argent que je gagne en plus, j’arrive à scolariser mes enfants et à assurer la santé de la famille qui depuis tombe de moins en moins malade. J’ai pu me marier à une nouvelle femme ».

L’activité du maraîchage est donc une activité qui se développement au Burkina, malgré ses difficultés. La maîtrise de l’eau, le manque d’équipement, les maladies des plants et surtout le développement des marchés pour la vente sont des contraintes que la société et les différents projets de développement essaient de soulever, avec l’aide des producteurs et leurs groupements.