Je vous passe un petit « Djam walli » (« Bon matin » en Peuhl) de Dori ou je réside maintenant depuis trois semaines. Je découvre avec joie les plaisirs du soleil intense et du sable et je peux vous dire que c’est tout un défi!
Il y a quelques semaines, je suis parti en mission pour quelques jours dans la province de l’Oudalan, située dans l’extrême Nord du Burkina Faso. L’objectif de cette mission était d’évaluer l'impact de l'appui de Eau Vive aux activités de maraîchage dans quatre villages partenaires. J’aimerais vous faire partager les résultats de cette petite étude pour un de ces villages, nommé Dembam, situé dans la commune de Markoye.
Le site maraîcher de Dembam a été mis en place en 2006. Il s'étend sur un hectare où travaillent 41 productrices sur 260 planches. Cette année, les légumes produits ont été (dans l'ordre) les choux, la pomme de terre, la salade, les carottes, les oignons, les tomates et le Gabo. Pour ceux qui aiment les chiffres et en particulier pour les gens de Chaucennes en France, j'ai réalisé une petite estimation de la valeur sur le marché local de la récolte de cette année. Cela monte à près de 6700 euros répartis comme le montre le tableau (cliquez dessus pour voir les chiffres). Même si tous les légumes ne seront pas vendus sur le marché local, ce montant est un indicateur appréciable. Selon les villageois avec qui j'ai pu parlé, cette apport leur a permis, et va leur permettre, de payer les frais liés à l'éducation, les médicaments lorsque besoin est, et d'améliorer considérablement leur nourriture quotidienne. Vous arez peut-être l’occasion d’entendre les villageois témoigner en vidéo et de voir le jardin si j’arrive à mettre cela en ligne dans les prochaines semaines.
On peut donc dire que c’est un projet qui a eu un très bon impact sur mes amis les villageois africains. Bien entendu, la situation n'est pas toute rose non plus puisqu'il y a toujours un problème d'eau dans le village, en particulier au niveau des puits qui s'ensablent et pour la transformation et le séchage des denrées produites (ils ont été aussi formé pour cette activité et on reçu le système de séchage de la photo) qui en nécessite beaucoup. Il faut aussi mentionné que les autres villages que j’ai eu traversé n'ont pas tous eu le même succès (en particulier deux villages ou il n’y a eu aucune activité de maraîchage cette année).
Néanmoins, j’ai senti, en parlant avec les personnes travaillant sur le site maraîchers, l'espoir et l'énergie qu'avait donnée l’appui de mon organisation. C’est cette image qu’il nous faut garder en tête pour continuer à travailler fort. Pour ce qui est projets qui n’ont pas marché, nous ne devons pas les cacher mais plutôt montrer ce que nous en retirons (qui n’apprend pas par l’expérience?). Malheureusement, je constate que nous sommes dans une dynamique donateur - ONG, c’est-à-dire du haut vers le bas, qui ne le permet pas, et ceux qui en payent le prix sont les « clients ». Des clients qui ne peuvent pas se le permettre. L’heure est donc au changement. C’est la mission que se donne mon organisation et je compte y participer.
Florian Villaumé
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Questions du jour : quel est le prix actuel des petits oignons sur votre marché local? :)